«  -My heart is yearning but Paris is burning
-Paris is burning all night long !!
 -My heart is dreaming but Paris is screaming
-Paris is screaming all night long!!! »
Bon, ça, c'était moi, en train de beugler à trois heure du mat' dans les rues du marais. La bouteille de vodka dans ma main gauche: c'était juste pour faire jolie. Nous étions le jeudi 18 Juin 2009. Cela vous rappelle quelque chose? Examen? BAC? Bingo!! Dans quelques heures à peine, je passais mon épreuve de philo et si je me rappelle bien, à ce moment précis, c'était le cadet de mes soucis. Mais qu'est ce que je foutais dans un lieu pareille et à une heure pareille? C'était tout simple. Ce soir là, j'avais passé une excellente après-midi chez une amie au milieu de Freud, du moi transcendantal, des stoïciens et autres joyeuses notions toutes aussi passionnantes les unes que les autres. A la tombée de la nuit, nous avions voulue faire une petite pause dans nos révision et une chose entrainant une autre, nous avions atterri au « fumoir ». Là, nous avions simplement profité des joies des dix-huit ans comme n'importe quelles jeunes majeures l'auraient fait.
...Bon, peut être pas n'importe quelles...
Ok, ok, c'est vrai nous avions été particulièrement connes ce jour là! Mais bon, c'était pas comme si je n'avais pas eu mon Bac au final. Qui c'est qui a décroché la mention très bien? C'est Bibi! Et ouais ! Comment ais-je fait? Ne me posez même pas la question, je n'en ai strictement aucune idée. Mais bon, on est pas obligé de tout savoir dans la vie. La preuve: mes parents n'ont jamais su ce qui s'était passé cette nuit là.
Mais non je ne leur ment pas, disons simplement que je les préserve de la dure réalité. Et puis...ils auraient fait une crise cardiaque si ils étaient au courant. Mais vraiment. Ils ont passé et ils ont continuent de passer leur vie à essayer de me préserver alors...? Hmm? Pardon? Me préserver de quoi? Et bien essentiellement: de moi-même et du reste du monde. Ce n'est pas très clair tout ça hein? Pourtant c'est vraiment simple:
Vous avez déjà entendu parler de l'insensibilité congénitale à la douleur? C'est une maladie qui comme son nom l'indique, provoque chez le sujet une incapacité totale à percevoir la douleur. En gros, qu'importe ce à quoi mon corps est exposé, je n'ai jamais mal. Ça peut paraître cool hein? Apparemment non. Pas du tout. Je n'ai aucune conscience de ce qu'est la sensation de douleur et de ce fait, je n'ai aucune conscience de ce qui est dangereux pour moi ou pas. Le moindre acte peut donc avoir des répercutions disproportionnées par simple manque de vigilance. Aussi, je suis considérée comme un être extrêmement fragile qui doit être perpétuellement protégée pour la simple et bonne raison que le risque de mortalité est beaucoup plus élevé chez moi que chez une personne normale. Et vous savez quoi? Je m'en tamponne le coquillard! (J'en ai rien à foutre pour les incultes!)

 «Le père noël, le traineau, les rennes, tout ça, c'était pas vrai! Les diplômes qui donnent du travail à coup sur ÇA N'EXISTE PAS! L'annonce du retour de Burger King en France... »

Quand je suis en colère, stressée, apeurée...bref, lorsque je suis submergée par une émotion trop forte, je me mord la lèvre inférieur. C'est une manie, presque un tic. Je ne sais pas de qui je tiens ça, et depuis combien temps je le fait. Surement depuis très longtemps puisque je devais avoir quatre ou cinq ans lorsque c'est arrivé. Pourtant, je suis capable de vous raconter ce qui s'est passé dans les moindres détails. 'Faut croire que ça avait beaucoup plus d'importance pour moi que ce que je veux bien m'avouer. Je me rappelle de tout. Vraiment de tout.
Nous étions dans la cuisine et maman criait très fort. Un peu comme tous les autres jours j'ai envie de dire. A cette époque déjà, elle ne passait pas une journée sans s'énerver ou hurler pour tout et n'importe quoi. Mais cette fois-ci, c'était moi qui était en colère, et j'avais une bonne raison, une excellente raison même: Ce n'était pas ma faute. Je ne sais même plus de quoi j'étais accusée, mais c'était pas moi la responsable!
Et bien sur, comme toute bonne petite fille bien éduquée, je devais rester debout , la tête baissée, à me faire engueuler pour un crime que je n'avais même pas commis. Quelle injustice!!! Le fait est qu'aujourd'hui encore, je lui en veut toujours. Mais non je ne suis pas rancunière. Mais non! Mais puisque je vous dis que non!! Bon là, n'est pas la question. Où en étais-je déjà? Ah oui, mes lèvres. Il ne fallait absolument pas que j'essaye de nier ou de me défendre, ça la mettait d'encore plus mauvaise humeur. Alors la seule solution que j'avais trouvé pour me taire était de me mordre. Mais vraiment très fort. Peut-être même un peu trop. Parce que tandis que mes larmes d'indignation-et un peu de honte-coulait sur mon visage, leur goût salé se mêlait à un autre beaucoup plus métallique qui avait envahit ma bouche. Je venais alors tout bêtement de me rendre compte que j'avais la lèvre complètement fendue et que techniquement parlant: Je pissais le sang!
Oh, ce n'était pas ma première rencontre avec mon hémoglobine. Ce genre d'incident arrivait pratiquement tous les jours. Aussi, n'étais-je pas effrayée de voir autant de rouge s'écouler de mon propre corps. Enfin si, un peu quand même: J'étais déjà à deux doigts de me faire priver de dessert à vie, avec une robe maculée de rouge, ça allait être quoi? Je me mis donc à balbutier de plates excuses face à la mine blême de ma mère qui me fixait avec des yeux tellement exorbité qu'on se serait cru dans un dessin animé. Pendant plusieurs secondes, elle resta droite comme un I, la bouche grande ouverte...j'crois qu'elle ne réalisait pas vraiment ce qui se passait et je vous jure que la voir dans cet état était vraiment flippant. Je ne sais plus quand et comment l'espèce de silence pesant qui s'était alors installé dans la pièce fut rompue mais tout s'est vraiment très vite enchainé après. Panique générale: Où sont passés ces putains clefs de voiture? Et François qui est encore au boulot, d'ailleurs qu'est ce qu'il y fout à une heure pareille? Et bordel de merde, 'faut penser à arrêter l'hémorragie non? Quoi que non, s'y on y touche ça va s'aggraver! 'Fais chier...ET PUTAIN SA MERE, OU SONT CES PUTAINS DE CLEFS? 
Wah...de ma courte vie, je n'avais jamais entendue dire autant de gros mots. Et maman qui courait partout comme si elle avait le diable aux trousses. Moi, je comprenais pas trop ce qui se passait. Ma génitrice m'avait toujours parut un peu folle et à la voir faire ainsi des tours sur elle même: J'en avais juste la confirmation. Je ne savais pas encore que ce genre de scène s'apprêtait à rentrer définitivement dans mon train-train quotidien; Et c'est ainsi que commença véritablement la premier jour du reste de ma vie.
J'étais donc dans mon coin me demandant s'il ne serait pas mieux de tout bonnement teindre l'ensemble de la robe en rouge, lorsqu'elle me pris dans ses bras direction les urgences.

AVATAR -Emily Browning
CRÉE OU SCENARIO ? - Créé
PSEUDO - Juliet
ÂGE - 17 ans
FILLE OU GARÇON ? -F ille
PRESENCE SUR LE FORUM -7j/7...normalement
DES COMMENTAIRES ? - Nop!!!